Dermatite Atopique

La dermatite atopique chez le chien est une maladie chronique, à vie, caractérisée par une prédisposition génétique à développer des allergies (aux aliments, aux acariens de poussière, aux pollens) et par une peau anormale qui ne remplit plus sa fonction de barrière protectrice.

 

Les signes apparaissent le plus souvent entre 1 et 6 ans, mais les animaux peuvent être plus ou moins âgés.

 

La dermatite atopique est une maladie génétique. Il existe ainsi des races prédisposées : Bouledogue français, Boxer, Golden retriever, Labrador…Les symptômes de la dermatite atopique sont, dans la grande majorité des cas, une inflammation des plis de la peau associées à des démangeaisons, par exemple une otite ou une pododermatite (inflammation des doigts).


Démarches diagnostiques :

 

 

C’est le vétérinaire qui fait ce diagnostic en se fondant sur les symptômes, la localisation des lésions, l’âge d’apparition, les réponses aux traitements et en éliminant d’autres causes de démangeaisons, notamment parasitaires (puces, gale) et infectieuses.

 

On commence par traiter contre les puces systématiquement afin d’éliminer l’allergie aux piqûres de puces. Si les démangeaisons persistent, on teste l’allergie alimentaire en pratiquant un régime d’éviction, c’est-à-dire que l’on donne exclusivement à l’animal un aliment sans allergène (aliment spécifique vétérinaire) pendant 2 mois si le mode de vie le permet.

 

Si les démangeaisons ne diminuent pas, une désensibilisation, pourra être envisagée suite à une prise de sang qui permettra de déterminer les allergènes en cause (pollens, acariens…). La prise de sang ne permet pas de faire un diagnostic de dermatite atopique en soi. On l’utilise pour choisir les allergènes nécessaires à une désensibilisation.

 

 

Traitements :

 

 

Quand cela est possible, l’élimination de l’allergène de l’environnement de l’animal (puces, aliment) est le traitement de choix. Mais lorsque cela s’avère impossible (acariens, pollens…), le but est d’essayer de rétablir une tolérance vis à vis de l’allergène (désensibilisation). Parallèlement, il convient de gérer les démangeaisons, les surinfections éventuelles et de rétablir l’équilibre de la peau par des shampooings, en la réhydratant…

 

 

Afin de gérer les démangeaisons, la cortisone par voie orale est le traitement de premier choix mais l’atopie étant une maladie chronique, on ne peut laisser l’animal sous cortisone en continu. Celle-ci n’est utilisée que pour gérer les périodes de crises. Un traitement de fond est donc nécessaire (désensibilisation/ immunomodulateurs). De la cortisone en local peut être utilisée de façon plus régulière (lotion, spray…). D’autres traitements anti-démangeaison pourront être mis en place selon les cas.

 

 

La désensibilisation, pratiquée uniquement sur les chiens, est un traitement de fond qui est efficace dans environ 2/3 des cas mais une amélioration n’est détectée qu’à partir de 6 à 12 mois de traitement. Elle consiste en une injection par mois. La guérison complète n’est pas systématiquement attendue mais une nette diminution des symptômes doit avoir lieu. Si le nombre d’allergènes mis en évidence lors de la prise de sang est trop important (>5), la désensibilisation sera inenvisageable.

 

 

C’est alors que les immunomodulateurs seront conseillés. Il s’agit d’une molécule qui vise à contrôler le système immunitaire et donc son débordement lors du contact avec l’allergène. Ce traitement est plus coûteux mais en général efficace. On commence à une dose « d’attaque » pendant 8 semaines puis on diminue progressivement la dose jusqu’à trouver la dose minimale efficace.

 

 

Désensibilisation et immunomodulateurs sont des traitements de fond associés en période de crise à de la cortisone par voie orale et/ou en topiques, éventuellement à des antibiotiques s’il y a présence d’une surinfection et aux traitements hygiéniques complémentaires (shampooings, réhydratation…).

 

 

Précautions sur un animal atopique :

 

  • Traiter contre les puces en continu car même si l’animal n’est pas allergique aux puces, celles-ci endommagent la barrière cutanée et permettent de ce fait aux allergènes de pénétrer plus facilement.
  • L’aliment hypoallergénique est toujours conseillé car même si l’animal présente une allergie autre, une part de cette allergie peut être calmée par l’aliment (potentialisation des allergènes)
  • Nettoyage des oreilles une fois par semaine
  • Nettoyages réguliers du panier, couverture…